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3l6 [i586] JOURNAL
voulurent faire, disans qu'ils étoient officiers du Roy en titre, et qu'il n'étoit honnête qu'on les fist vacquer à leurs charges comme commissaires.
Le samedy 12 juillet, les procureurs de la cour, par l'exhortement de quelques-uns des plus grands d'icelle, allerent au Louvre en grand nombre se jetter à genoux devant le Roy, lui demandans, par l'organe de l'avocat Louis Buisson, pardon de la faute qu'ils avoient faite d'avoir délaissé l'exercice de leurs états ; très-humblement supplièrent Sa Majesté d'avoir pitié d'eux et de leur pauvreté. A quoi le Roy leur répondit que si plutôt lui avoient fait telle remontrance, le cours de la justice ne fût pas demeuré si long-tems interrompu ; qu'ils se levassent, et s'en allassent faire l'exercice de leurs états, [ comme ils faisoient avant la publication de leur edit,] et qu'ils s'y comportassent en gens de bien ; qu'ayant d'eux la pitié dont ils lui avoient fait requête, il révo-quoit l'edit. Ce que fît le Roy pour ce qu'à l'exemple de Paris le cours dela justice ordinaire avoit cessé par tous les sieges des jurisdictions du royaume deFrance.
[En ce même tems, et le 14 juillet, fut publié en la cour de parlement l'edit révocatoire des procureurs; auquel le procureur géneral La Guesle ayant consenty, comme à l'edit qui étoit révoqué, fut dit au Palais que, comme mineur, il se feroit relever; qu'il pourroit être restitué, n'ayant encor vingt-cinq ans.]
Le mardy 15 juillet, le Roy fit venir au Louvre, chez le chancelier, les presidens et conseillers du grand conseil, et leur remontra qu'il sçavoit bien que contre droit et raison il avoit fait l'edit de la creation de deux nouveaux presidens, et huit nouveaux conseillers en leur compagnie : lequel il leur avoit dels pieça envoyé
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